Les six mythes les plus tenaces sur la chiropratique
Date de publication initiale : avril 2018
Bon nombre de Canadiens se demandent quel est le rôle des chiropraticiens dans le système de santé et quels sont les bienfaits du traitement chiropratique pour la santé. Vous pouvez toujours trouver un chiropraticien dans votre communauté pour discuter de vos besoins particuliers, mais nous tenons aujourd’hui à déboulonner certains mythes bien ancrés sur la chiropratique :
Les chiropraticiens ne peuvent traiter que les douleurs dorsales
Les chiropraticiens sont des experts en santé musculosquelettique qui sont formés pour évaluer, diagnostiquer, traiter et prévenir les problèmes biomécaniques de nature musculaire, squelettique et nerveuse. Outre son efficacité dans le traitement des troubles musculosquelettiques liés à la colonne, on a également démontré ses bienfaits dans le traitement des membres, des céphalées et de la douleur1,2. Les chiropraticiens peuvent également vous prodiguer des conseils sur les habitudes de vie – nutrition, condition physique, ergonomie, etc. –, et vous prescrire des étirements et des exercices de réadaptation qui contribuent au traitement et à la prévention de nombreux problèmes de santé. La santé de votre système musculosquelettique ne se limite pas à la santé de la colonne vertébrale; pour mener une vie saine et harmonieuse, vous devez prendre pleinement conscience de votre corps!
Pour consulter un chiropraticien, il faut d’abord voir un médecin
Dans toutes les provinces du Canada, les chiropraticiens sont des fournisseurs de soins primaires, ce qui signifie que vous pouvez les consulter directement. Les chiropraticiens possèdent une solide formation de diagnosticien. À ce titre, ils effectuent un examen complet qui leur permet de poser un diagnostic ou de formuler des impressions cliniques. Selon le résultat, le chiropraticien vous présente un programme de traitement ou vous dirige vers un autre professionnel de la santé. En janvier 2024, l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP), qui représente des compagnies d’assurance vie et d’assurance maladie du Canada, a publié une déclaration de l’industrie relative à l’exigence de recommandations de médecin. Cette déclaration décrit la pratique standard de l’industrie qui consiste à ne pas exiger de recommandation de médecin pour le remboursement des traitements admissibles offerts par des fournisseurs de soins paramédicaux. Dans de nombreux cas, cette pratique facilite l’accès aux services paramédicaux. Cette déclaration décrit la pratique standard de l’industrie qui consiste à ne pas exiger de recommandation de médecin pour le remboursement des traitements admissibles offerts par des fournisseurs de soins paramédicaux. Dans de nombreux cas, cette pratique facilite l’accès aux services paramédicaux.
Si vous commencez à voir un chiropraticien, vous devez continuer sans arrêt
Faux. Lorsque vous consultez en chiropratique, le praticien ou la praticienne procède à une évaluation, qui comprend vos antécédents et un examen physique, afin de déterminer la cause de votre douleur ou dysfonctionnement. À la lumière de ces observations, il ou elle pose un diagnostic et élabore un plan de traitement qui tient compte de vos besoins et objectifs. Le plan de traitement peut recommander un certain nombre de visites subséquentes pour voir comment le patient réagit aux soins et prévoir des réévaluations au besoin. Selon le patient et le problème, la durée du traitement recommandé varie. Mais, ultimement, c’est vous qui décidez de poursuivre ou pas. En tant que patient, si vous avez des questions ou des préoccupations sur le traitement conseillé, vous ne devez pas hésiter à les aborder avec votre chiropraticien. Le plan de traitement doit être le fruit d’une décision partagée entre le patient et le praticien.
Les chiropraticiens ne sont pas de « vrais » docteurs
Tout comme les médecins, les optométristes et les dentistes, les chiropraticiens sont membres d’une profession réglementée dans les dix provinces et sont autorisés à porter le titre de « docteur » aux termes d’un programme de formation rigoureux de docteur en chiropratique. Les professionnels agréés comme « docteur » ont suivi une formation exhaustive dans leur domaine d’expertise qui les autorise notamment à poser un diagnostic.
Il n’existe aucune preuve de l’efficacité de la chiropratique
La profession chiropratique et des chercheurs du domaine ont mené beaucoup d’études pour rassembler des données probantes qui témoignent de l’effet des thérapies manuelles sur les problèmes musculosquelettiques. Ainsi, on a démontré l’efficacité de la manipulation vertébrale et articulaire dans des cas de problèmes musculosquelettiques aigus et chroniques comme la dorsalgie. En fait, en cas de dorsalgie, la manipulation vertébrale est recommandée comme intervention de première ligne dans les guides de pratique clinique du Groupe de travail de la Décennie des os et des articulations3, de l’American College of Physicians, de l’American Pain Society4 et du Britain’s National Institute of Health and Care Excellence5.
L’ajustement est douloureux
En général, un ajustement ou une manipulation articulaire ne provoque pas de douleur. En fait, de nombreux patients font état d’un soulagement immédiat. Certains patients peuvent être nerveux en raison du « craquement » ou du petit bruit sec qui se produit parfois durant un ajustement. Dans une étude de 2015 intitulée « Real-Time Visualization of Joint Cavitation », les auteurs ont utilisé des IRM fonctionnelles pour établir que le bruit de craquement perçu est associé à la création rapide d’une cavité remplie de gaz dans le liquide synovial (la substance liquide qui lubrifie les articulations) lorsque l’articulation est séparée6. Par exemple, pensez au craquement des articulations de vos jointures!
Une autre idée reçue sur la chiropratique : les chiropraticiens ne font que des ajustements.
Faux. Outre les ajustements (également appelés « manipulations articulaires »), les chiropraticiens proposent également d’autres thérapies manuelles, notamment des thérapies des tissus mous telles que la manipulation des tissus mous avec instrument (IASTM), l’acupuncture, des étirements et des exercices thérapeutiques personnalisés, des conseils nutritionnels/diététiques, l’éducation du patient, etc. Comme nous l’avons déjà mentionné, le traitement recommandé dépend du patient et de son état.
Il est très important de poser des questions sur votre santé et sur le choix des traitements qui s’offre à vous. En matière de soins, nous sommes partenaires. En effet, votre participation est essentielle pour que nous puissions vous offrir des soins optimaux qui répondent à vos objectifs. Si vous avez d’autres questions sur la chiropratique, consultez un chiropraticien de votre région.
Références
1. McHardy, A., Hoskins, W., Pollard, H., Onley, R., & Windsham, R. (2008). Chiropractic treatment of upper extremity conditions: a systematic review. Journal of manipulative and physiological therapeutics, 31(2), 146-159.
2. Bryans, R., Descarreaux, M., Duranleau, M., Marcoux, H., Potter, B., Reugg, R., White, E., & , (2011). Evidence-based guidelines for the chiropractic treatment of adults with headache. Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics, 34(5), 274-289.
3. Haldeman, S., Carroll, L., Cassidy, J., Schubert, J., & Nygren, A. (2008). The bone and joint decade 2000–2010 task force on neck pain and its associated disorders: Executive summary. Spine, 33(4S), S5-S7.
4. Chou, E., Qaseem, A., Snow, V., Casey, D., Cross, T., Shekelle, P., & Owens, D. (2007). Diagnosis and treatment of low back pain: A joint clinical practice guideline from the American College of Physicians and the American Pain Society. Annals of Internal Medicine, 147(7), 478-491.
5. National Institute for Health and Clinical Excellence. (2009). Low back pain early management of persistent non-specific low back pain. Londres, Angleterre.
6. Kawchuk, GN., Fryer J., Jaremko JL, Zeng H, Rowe L., Thompson R. (2015). Real-Time Visualization of Joint Cavitation. Plos One, 10(4), e0119470.