« Nous pourrions faire tellement plus pour les Canadiens de ces communautés. » – Greg
À l’approche de la remise des diplômes, les étudiants en chiropratique comme Danika se demandent où ils vont travailler. « La dette que j’ai accumulée aura une influence sur l’endroit où je déciderai de travailler et d’établir mon cabinet. Je sens que les possibilités sont limitées si je retourne dans la petite ville où j’ai grandi. Le système de santé est mis à rude épreuve dans ces communautés; les chiropraticiens pourraient alléger la charge de travail des généralistes, mais l’ouverture de mon propre cabinet serait très coûteuse. »
Dans tout le Canada, les communautés rurales et éloignées sont touchées de manière disproportionnée par les troubles musculosquelettiques. Ces communautés font face à une prévalence plus élevée de troubles musculosquelettiques (1) ainsi qu’à d’importants obstacles à l’accès aux soins de santé, tels que la pénurie de fournisseurs et les services limités de traitement de la douleur (2). Et pourtant, seulement 10 % des chiropraticiens canadiens travaillent dans des communautés rurales et éloignées de moins de 10 000 habitants (3). Pour les personnes vivant dans ces régions, il faut de toute urgence améliorer l’accès aux professionnels des soins de santé primaires qui ont l’expertise nécessaire pour évaluer, diagnostiquer et traiter les troubles musculosquelettiques. Cependant, pour bon nombre de chiropraticiens, en particulier les nouveaux diplômés et les praticiens en début de carrière, le choix d’exercer dans des communautés éloignées ou rurales s’accompagne de nombreux défis.
La plupart des nouveaux diplômés en chiropratique ont une dette d’études de 150 000 $ à 200 000 $.
Ces chiffres ne tiennent pas compte des prêts supplémentaires ou des frais de démarrage nécessaires pour créer ou acheter un cabinet. En raison de cette dette, les nouveaux diplômés et les chiropraticiens en début de carrière ont tendance à se tourner vers les zones urbaines, afin de s’établir dans des communautés où les revenus sont plus élevés et où l’assurance privée est monnaie courante. Bien qu’il y ait plus de concurrence et que le coût de la vie puisse être plus onéreux, on estime que ces milieux offrent aux jeunes chiropraticiens plus d’occasions de compléter leurs revenus en travaillant dans plusieurs cliniques ou en exerçant d’autres activités.
« L’endettement a déjà joué dans ma décision concernant l’endroit où je vais travailler et ouvrir un cabinet. Je sais que si je m’établis dans une zone urbaine, je peux travailler comme associé dans au moins une clinique, ce qui me permettra de commencer à rembourser ma dette dès le départ. Je n’ai pas la capacité financière de redonner à des communautés moins bien servies sans risquer de compromettre mon avenir. »
Cette réalité financière est bien ancrée dans l’esprit de Greg, étudiant en quatrième année au CMCC.
L’année dernière, le gouvernement fédéral a annoncé son intention d’étendre le programme d’exonération de remboursement du prêt d’études (PCERPE) au-delà des médecins et des infirmières pour y inclure d’autres professionnels de la santé réglementés. Le programme permet d’effacer une partie des prêts étudiants canadiens pour chaque année où le demandeur effectue 400 heures de pratique dans une communauté éloignée ou rurale.
. L’ACC plaide actuellement en faveur de l’ajout des docteurs en chiropratique à la liste des professions de la santé, en démontrant comment cette mesure constituerait une avancée concrète pour soutenir le développement économique rural, le vieillissement en santé à domicile, l’allègement de la pression exercée sur le système public et la lutte contre la crise des opioïdes, particulièrement ressentie dans les communautés rurales.
Cette inclusion permettrait d’atténuer certaines des pressions financières que subissent les nouveaux diplômés et encouragerait grandement ces derniers à envisager d’établir leur cabinet dans des régions rurales ou éloignées mal moins bien servies.
À la veille d’obtenir son diplôme, Greg reconnaît l’importance du PCERPE pour les étudiants en chiropratique : « Il permettrait aux nouveaux diplômés de ne pas avoir à rester dans les centres urbains pour tenter de rembourser leurs prêts importants. Il permettrait aux chiropraticiens d’être plus présents dans les communautés rurales, d’aller là où l’on a le plus besoin d’eux. Si ce programme nous est offert lorsque je serai diplômé, j’envisagerai certainement d’y participer. »
En permettant aux docteurs en chiropratique d’être admissibles au PCERPE, on pourrait créer des débouchés intéressants et financièrement viables pour les nouveaux diplômés dans les communautés rurales et éloignées. L’ACC continuera de plaider en faveur de ce changement important. Nous sommes déterminés à contribuer à la création d’un avenir où les nouveaux diplômés, qui ne seront plus accablés par leur dette, bénéficieront du soutien et de la liberté nécessaires pour répondre aux besoins en soins de santé de tous les Canadiens.
Références
1.Canadian Population Health Initiative. (2006). How Healthy are Rural Canadians? An Assessment of Their Health Status and Health Determinants. https://secure.cihi.ca/free_products/rural_canadians_2006_report_e.pdf
2.Government of Canada. (2020). Canadian Pain Task Force Report: October 2020. https://www.canada.ca/en/health-canada/corporate/about-health-canada/public-engagement/external-advisory-bodies/canadian-pain-task-force/report-2020.html
3.2022 Canadian Chiropractic Resource Database