Quatre nouveaux projets de recherche pour répondre à des questions complexes
En décembre 2019, la Fondation canadienne pour la recherche en chiropratique (FCRC) a octroyé 380 000 $ à quatre équipes canadiennes afin qu’elles examinent certaines des questions les plus pressantes pour les personnes souffrant de troubles liés à la colonne vertébrale, aux muscles et au système nerveux.
1. Vers qui les Canadiens se tournent-ils pour les troubles liés à la colonne vertébrale, aux muscles et au système nerveux?
Le Dr Pierre Côté, professeur à la Faculté des sciences de la santé de l’Université Ontario Tech (OTU), à Oshawa, étudie à quels professionnels de la santé les Canadiens font appel lorsqu’ils souffrent de problèmes liés à la colonne vertébrale, aux muscles et au système nerveux. Son équipe et lui croient que deux enquêtes de Statistique Canada peuvent leur donner des réponses : l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes et l’Enquête canadienne sur l’incapacité.
« Il n’existe tout simplement pas d’ensemble de données nationales sur les besoins de nos patients, explique le Dr Côté. Cette étude nous permettra de brosser un portrait des soins de santé offerts aux personnes souffrant de douleurs liées à la colonne vertébrale, aux muscles et au système nerveux – et elle aura des répercussions importantes sur le financement futur des soins de santé universels au Canada. »
Il espère que les conclusions de leur étude permettront d’accomplir trois choses :
- Aider les chiropraticiens à améliorer les soins aux patients
- Aider les associations chiropratiques nationales et provinciales à définir des priorités
- Fournir aux décideurs gouvernementaux des renseignements sur les personnes qui font appel à la chiropratique et à d’autres services
2. Les soins chiropratiques dans les services d’urgence hospitaliers peuvent-ils réduire la prescription d’opioïdes?
Les douleurs lombaires sont l’une des principales raisons pour lesquelles les gens se rendent aux urgences. Plusieurs patients se voient alors prescrire des analgésiques et des tests d’imagerie diagnostique, comme une IRM. L’équipe du Dr Steven Passmore, chiropraticien et chercheur à l’Université du Manitoba, à Winnipeg, a mis en place une aire de consultation chiropratique dans un service d’urgence afin d’étudier si le fait d’offrir des soins chiropratiques aux patients peut réduire le recours aux opioïdes, libérer l’accès à l’imagerie diagnostique, améliorer les résultats pour les patients souffrant de problèmes de dos et réduire le temps d’attente aux urgences.
« Même si les opioïdes ne constituent pas le traitement de première ligne pour les douleurs non cancéreuses, la plupart des personnes souffrant de douleurs au dos et au cou se voient prescrire des opioïdes pour la première fois aux urgences, explique le Dr Passmore. L’objectif de notre étude est d’offrir les bons traitements aux bons patients, au moment approprié. »
3. Définir les soins axés sur la personne globale
Les professionnels de la santé savent que la douleur – en particulier la douleur chronique – peut avoir un effet considérable sur la région touchée et sur la personne dans sa globalité. Une nouvelle approche en matière de traitement de la douleur a ainsi fait son apparition : les soins axés sur la personne globale. Cependant, il existe de nombreuses définitions de cette approche.
Le Dr Peter Stilwell, de l’Université Dalhousie, à Halifax, dirige un projet où il étudie les soins axés sur la personne globale dans le contexte du traitement chiropratique des troubles liés à la colonne vertébrale, aux muscles et au système nerveux.
« Les praticiens pourront traiter les dysfonctionnements en tenant compte du stress et de la douleur connexes des patients dans leur intervention et en leur offrant l’information et les ressources conçues pour aider à soulager tous les aspects de leur douleur », explique le Dr Stilwell.
Le résultat? Les patients sentiront que leur cas était fondé et que leur douleur et leurs autres symptômes n’étaient pas « que dans leur tête ». Ils verront que leurs problèmes ont été pleinement explorés et compris, et qu’un plan d’action les aidera à aller de l’avant.
4. Étudier l’impact des soins chiropratiques chez les 50 ans et plus
Les traitements chiropratiques améliorent-ils la santé des personnes âgées de 50 ans et plus? La Dre Martha Funabashi, chercheure clinique et professeure adjointe au Canadian Memorial Chiropractic College de Toronto, et la Dre Katie Pohlman, directrice de la recherche à l’Université Parker de Dallas, au Texas, comptent bien répondre à cette question.
Elles collaborent avec des cliniques chiropratiques et des patients bénévoles, qui répondent à des questionnaires afin de suivre les effets des ajustements chiropratiques au fil des visites. Cela permettra de combler le manque de données sur un groupe qui représente une partie importante de la population ainsi qu’une proportion croissante des personnes souffrant de troubles liés à la colonne vertébrale, aux muscles et au système nerveux.
« La plupart des recherches portent sur les personnes plus jeunes parce qu’elles sont en santé et en bonne forme physique. Ce faisant, les chercheurs excluent des variables susceptibles d’influer sur les résultats, explique la Dre Pohlman. Le métabolisme des patients plus âgés est différent, leur corps fonctionne différemment et ils sont plus vulnérables aux maladies chroniques ou aux autres conditions, ce qui explique pourquoi ils consultent d’abord un chiropraticien. »
« Cette étude viendra combler un manque criant d’information en rassemblant de meilleures données qui nous permettront de mieux informer les patients et de mieux gérer leurs attentes. Ils pourront ainsi prendre de meilleures décisions concernant leur propre traitement », ajoute la Dre Funabashi.
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