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Un chiropraticien canadien à la tête de l’équipe médicale de la Fédération canadienne d’escrime

Le Dr Nader Abdelkader relate son parcours unique : d’escrimeur de compétition, il fait aujourd’hui figure de proue des soins chiropratiques pour les athlètes, en particulier en escrime.

Un chiropraticien canadien à la tête de l’équipe médicale de la Fédération canadienne d’escrime

Le Dr Nader Abdelkader, DC, était destiné à devenir l’un des grands noms de l’escrime.

Son intérêt pour ce sport est né tôt dans sa vie, sous l’influence de son père, lui-même champion national d’Égypte en 1965 et membre du Temple de la renommée. Au lieu de pousser son fils uniquement vers l’escrime, le père du Dr Abdelkader l’a plutôt encouragé à essayer différents sports, dont l’athlétisme, qu’il a pratiqué avec passion pendant l’adolescence.

« Mais j’ai essayé l’escrime jeune et ce sport m’a tout de suite plu », rapporte le Dr Abdelkader.

Il a connu un franc succès en compétition tout au long de son adolescence et de ses années d’études universitaires. Bien qu’il ait finalement décidé de « prendre sa retraite » de l’escrime pour se concentrer davantage sur ses études, il est resté un passionné de ce sport.

« L’escrime a été ma principale motivation à me lancer en chiropratique, dit-il. C’est d’ailleurs ce que j’ai dit lors de mon entrevue d’admission au programme de chiropratique et, plus tard, pour entrer en médecine du sport ».

Dr Nader Abdelkader

Alors qu’il se retirait graduellement de la compétition, le Dr Abdelkader s’est aperçu qu’il manquait de spécialistes en soins musculosquelettiques axés sur les escrimeurs. C’est ce qui l’a poussé à se lancer en chiropratique. « En cas de blessure, il n’y avait personne pour nous traiter, mes coéquipiers et moi. Personne ne savait même comment nous traiter : l’escrime était méconnue, tout comme ses contraintes biomécaniques. »

Lors de blessures, cette méconnaissance des exigences biomécaniques spécifiques à l’escrime les privait, lui ainsi que d’autres athlètes, d’un traitement adéquat. « Aux compétitions nationales, il y avait tout au plus un ambulancier, ce qui est très bien pour les situations d’urgence, se rappelle-t-il. Mais il n’était pas en mesure d’évaluer un escrimeur qui s’était tordu le genou, par exemple. »

Actuellement, en plus de sa pratique clinique de la chiropratique, le Dr Abdelkader est le médecin en chef de l’équipe nationale d’escrime du Canada, et préside le comité de médecine sportive de la Fédération canadienne d’escrime et le comité médical et de santé de l’association d’escrime de l’Ontario. C’est lui qui a créé ces comités, afin de pallier le fait que les normes médicales et les protocoles de sécurité étaient négligés.


Qu’est-ce que l’escrime?

  • L’escrime est un art martial sans contact, qui se pratique avec une arme (émoussée), avec laquelle on tente de toucher l’adversaire pour marquer des points.
  • C’est un sport individuel, mais il y a des compétitions par équipes. Les points des matches sont alors cumulés pour l’équipe. L’escrime est un sport olympique qui se pratique dans le monde entier. Les trois types d’armes utilisées en escrime sont l’épée, le fleuret et le sabre.
  • Les trois types d’armes utilisées en escrime sont l’épée, le fleuret et le sabre.
  • Pour chaque arme, les cibles à toucher diffèrent. Le fleuret était l’arme utilisée lors de duels; le sabre est plutôt une arme de tranchant; et l’épée permet de viser l’ensemble du corps.
  • Les armes sont bien émoussées, et les escrimeurs portent un équipement de protection en Kevlar très résistant. Elles ne transpercent donc pas l’équipement, mais peuvent causer des blessures en raison de la force des touches portées avec la pointe ou le tranchant.
  • L’arme peut être maniée de la gauche ou de la droite, mais il est interdit de changer de main en cours de match.

« La plupart des blessures subies en escrime sont microtraumatiques, c’est-à-dire dues à la surutilisation. Prenons par exemple le football ou le hockey, où les traumas surviennent lorsqu’un joueur est plaqué : la cause et le mécanisme de lésion sont assez évidents la plupart du temps, ce qui rend le plan de traitement plutôt clair, explique le Dr Abdelkader. Inversement, les blessures des escrimeurs sont souvent dues à des microtraumatismes répétés, et lorsqu’on leur demande ce qui est arrivé, ils répondent : “je ne sais pas, je faisais juste de l’escrime.” On doit investiguer, ce qui complique un peu les choses d’un point de vue chiropratique, car il faut comprendre l’étiologie, c’est-à-dire la cause de la douleur ou de la blessure. Ce n’est pas aussi évident que lors d’une chute. »

De plus, le Dr Abdelkader souligne le manque de littérature scientifique sur l’escrime, comparé à d’autres sports plus en vue, ce qui complexifie l’élaboration de stratégies de traitement adaptées. Contrairement aux athlètes dits symétriques, tels que les coureurs ou les nageurs, les escrimeurs présentent des caractéristiques asymétriques uniques en raison de la nature de leur sport. Ce déséquilibre représente un défi pour le diagnostic et le traitement, car les approches traditionnelles ne cibleront peut-être pas avec précision les problèmes spécifiques à l’escrime.

Le Dr Abdelkader remarque également que la surutilisation est un point commun des escrimeurs et des employés de bureau qu’il a traités. « Les escrimeurs développent des blessures de surutilisation parce qu’ils répètent des mouvements asymétriques s’écartant parfois de la biomécanique normale, alors que chez les travailleurs de bureau, penchés sur leur clavier, le problème découle plutôt d’une mauvaise posture. Différence majeure dans mon approche : comme les escrimeurs “bougent trop”, je les invite à ralentir la cadence, tandis qu’avec les travailleurs de bureau, l’idée est plutôt de les amener à bouger autrement. »

Le Dr Abdelkader explique que le chiropraticien, en tant que professionnel de la santé de première ligne, procède à une évaluation initiale, que le patient ressente ou non de la douleur, comme le ferait un médecin de famille ou un dentiste. Cette évaluation permet de cerner les problèmes sous-jacents, les facteurs de risque et les dysfonctionnements potentiels, en plus d’orienter adéquatement le plan de traitement. Cette approche proactive favorise la santé musculosquelettique à long terme et le bien-être général.

« Globalement, je vous dirais de vous faire évaluer, que vous éprouviez ou non de la douleur, et de voir quels types de dysfonctionnements et de diagnostics sont envisageables, puis de suivre un plan de traitement approprié en fonction du diagnostic établi. N’attendez pas! »

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